A Hautmont ce soir, ils sont venus pour Isabelle.
Pour lui rendre hommage.
Pour soutenir sa famille.
Pour ne pas oublier celles qui meurent sous les coups de leur conjoint.
Et pour mobiliser toute la société et lutter contre l’indifférence.
Après l’assassinat d’Isabelle sous les coups de son conjoint, j’étais présente ces deux derniers jours dans le Nord écouter, comprendre, agir et mobiliser.
Chaque féminicide est un échec collectif : je souhaite qu’un retour d’expérience systématique soit instauré après chaque drame. Ensemble, nous devons analyser les signaux ignorés, les plaintes non suivies et les failles dans la chaîne de protection s’il y en a. Je reviendrai dans deux mois à Hautmont pour suivre les avancées concrètes. Auprès des collégiens d’Hautmont, pour un cours d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité. Pour qu’ils aient un lieu sûr où ils peuvent poser toutes leurs questions. Pour marteler encore et encore, que « non, c’est non » et que le consentement doit être libre, clair et réciproque. Pour protéger nos enfants. Auprès des professionnels à Maubeuge et Fourmies, dont l’engagement est essentiel pour accompagner les femmes victimes dans tous les aspects de leur reconstruction : santé, accompagnement psychologique, logement, formation, retour à l’emploi, soutien à la parentalité, accompagnement juridique. Pour qu’après un départ, les femmes victimes de violences n’aient jamais à revenir en arrière.Les violences faites aux femmes ne sont pas des faits divers. Ce sont des faits de société. Mettre fin à cette tragédie exige une mobilisation générale, celle de toute la société.