Retrouvez l’interview que j’ai accordée au Point
La justice antiterroriste s’est saisie de l’enquête sur l’attaque menée vendredi dans l’entrée d’entrée d’un commissariat à Rambouillet, près de Paris, où un Tunisien de 36 ans, Jamel G., a tué une fonctionnaire de police de coups de couteau à la gorge avant d’être neutralisé. La députée des Yvelines (LREM) Aurore Bergé dénonce les discours complaisants.
Le Point : Une policière a été assassinée dans ce qui ressemble fortement à une attaque terroriste. Que sait-on du profil du présumé terroriste et sait-on pourquoi la ville de Rambouillet a été choisie pour cible ?
Aurore Bergé : On verra ce que donne l’enquête. Le principe du terrorisme c’est de frapper là ou on ne l’attend pas. Rambouillet est une ville paisible dans laquelle personne ne pouvait s’attendre à ce qu’il y a ait un attentat. Le message que cherche à envoyer ce type d’action est simple : vous n’êtes en sécurité nulle part. Il faudra être courageux et ne pas négliger les conséquences que peuvent engendrer un tel attenta. Souvenez-vous qu’en octobre dernier, l’émotion a submergé tout le pays après la décapitation d’un enseignant. Puis les choses sont retombées, à la faveur de polémiques incessantes sur la réalité de l’islamo-gauchisme notamment. La conséquence de cet acte est simple à comprendre, elle se résume en un mot : l’autocensure. Certains enseignants se sont dits parfois prêts à renoncer à mener leur mission de peur de mettre leur vie en danger. Je remarque qu’une fois de plus, c’est dans les Yvelines que se déroule un acte odieux. Ce département a déjà payé un lourd tribu au terrorisme islamistes avec l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville, l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, maintenant une autre policière à Rambouillet…
Aurore Bergé :
J’ai dans ma circonscription un commissariat dans lequel les policiers m’ont expliqué qu’ils n’osent plus stationner leurs véhicules personnels à proximité de leur lieu de travail et qui interdisent à leurs enfants de dire leur métier… à côté de ça, on a dans le débat politique des gens qui nous font des leçons de morale en permanence sur les soit-disant violences policières et refusent de voter une loi qui permettrait a minima de retirer la cible du dos des forces de l’ordre… On ne peut pas accepter que les fonctionnaires deviennent des cibles vivantes.Le Point :
Quelles conséquences peut avoir cet attentat sur la vie politique ?Aurore Bergé :
J’espère qu’il redonnera de la lucidité, de la décence et un peu de courage à ceux qui jetent sans cesse le discrédit sur nos forces de l’ordre. Ils devront assumer leurs discours et leurs choix politiques. A la fin de la journée ceux qui risquent leur vie, ce sont les forces de l’ordre. Je fais partie depuis quatre ans de ceux qui considèrent que la lâcheté conduit à des renoncements coupables qui mettent les Français en danger. Ceux qui refusent de voter la loi sécurité ou se bouchent les oreilles pendant les débats sur la loi séparatisme devront en répondre devant leurs électeurs. Je reste persuadée que la majorité a mis tous les moyens nécessaires pour que les choses aillent mieux.